La bétonisation de Lille

Episode précédent : Souhaitant laisser un héritage propre à ses enfants, Michael Corleone prend la tête de la société Immobiliare et crée une fondation à objectif humanitaire. Lors de la première de la représentation de Cavalliera Rusticana, sa fille est assassinée. En état de choc, Michael Corleone se retire des affaires, laissant la gestion d'Immobiliare à d'autres... Quelques années plus tard, un ouvrier décède sur un chantier immobilier du Vieux Lille et des intrus pénètrent sans autorisation dans la propriété des riverains...

Opération mains propres

Les riverains du chantier Villa Dauphine, l'Association Jemmapes-Princesse et la Mairie sont plus qu'étonnés et indignés.  A l'issue de leur réunion du 14 mars (voir épisode "l'attaque des clowns"), la Mairie s'était en effet engagée aux côtés des riverains en tant qu'intervenant volontaire, de manière à ne pas laisser le chantier mettre en danger la vie des riverains. Une expertise a été diligentée à cet effet et est toujours en cours. Sans attendre cette expertise ni ses conclusions, Villa Dauphine a commencé l'arasement et le déblaiement des lieux de l'accident mortel, et a démoli les restes de l'ancienne cave à charbon. Aperçus sur les lieux du chantier ce 13 avril entre 12h et 13h, les représentants de Villa Dauphine étaient déjà au courant d'une décision judiciaire qui ne devait tomber que le soir... Même la Mairie n'a pas été tenue informée !  Avertissement à tous : une enquête sur le décès d'un membre du personnel n'arrivera pas non plus à arrêter les projets du Parpaing. Il n'a pas le bras long mais carrément une grue !

L'intrus dans la maison

Le 14 avril, des individus suspects sont parvenus à se glisser dans le bâtiment n°38 de la rue de Jemmapes. Ils ont visité les coursives du 2e étage et ont effectué des travaux dans la courette. Les suspects ont déjà été identifiés. Il s'agit de membres du personnel du chantier (personne ne les a donc prévenus du peu d'attention que porte Villa Dauphine à leur sécurité et à leur vie ?) qui ont posé des installations sur la propriété d'autrui. Il est vrai, à leur décharge, que la première expertise ayant démontré l'importante fragilité du mur jouxtant l'ancienne cave à charbon, l'achèvement de la démolition de celle-ci risque fort de provoquer une nouvelle catastrophe !  Tout cela sans autorisation de qui que ce soit et sans attendre les résultats de l'expertise qui est toujours en cours. Evidemment, plainte sera déposée et ce sont les gendarmes qui risquent de les chasser à coups de bâton en cas de nouvelle tentative de viol de propriété...

Devant ce mépris de la sécurité et de la vie d'autrui, ainsi que des autorités municipales, les riverains, l'Association Jemmapes-Princesse et la Mairie ne comptent bien sûr pas rester les bras croisés. Restez connectés : la réplique se révélera extrêmement dure et efficace... La suite au prochain épisode.

Après de longs mois d'intrigues et de négociations, Bétonner Habitat lance les travaux du Chantier Noir. Pour endormir la vigilance des riverains, Anakin Skybuilder offre de nombreuses fêtes : chutes de matériaux sur la voie publique et dans le jardin des riverains, brèches dans les murs voisins, distribution de tuiles,... L'efficacité du service d'ordre semble sans faille : emprisonnement dans un ascenseur, destruction de caves, accident mortel. Face à eux, ObiWan Kenenni organise la résistance et rallie la mairie à sa cause...

Les experts : Vieux Lille

March 14, 19:00. Réunion Association Jemmapes-Princesse / Mairie de Quartier.

L'autopsie du quartier victime du Chantier Noir, loin d'effrayer les participants, renforce leur détermination à arrêter les méfaits du serial builder. L'obligation de démontrer le respect des conditions de sécurité et le détachement d'un expert sont décidés, avant toute reprise des travaux. L'association n'est plus seule, la mairie est à ses côtés.

March 15, 14:30. Réunion d'expertise. 36/38 rue de Jemmapes.

L'expert judiciaire, l'expert de la ville, des représentants de la copropriété et de Bétonner Habitat, leurs conseils sont en position. Et la tâche est ardue : les scellés ne sont pas levés et c'est sans avoir accès au chantier que les expertises sont menées !  La bataille est rude : Bétonner Habitat et son conseil entendent imposer le Chantier Noir, interdire aux copropriétaires de s'appuyer sur leurs murs, minimiser l'importance de la vie des riverains face aux enjeux du Chantier Noir, et même construire sur la propriété d'autrui. Les constats doivent être effectués de l'extérieur du Chantier Noir. La guerre des clowns a commencé...

Ca cartoon

En plus des chevaliers Jedi et des Experts : Vieux Lille, l'Association Jemmapes-Princesse a adopté les techniques de l'inspecteur Mumbly. Le célèbre inspecteur assure une surveillance des plus rapprochée et de tous les instants : analyse de chaque compte-rendu, rapports réguliers et en temps réel à la mairie, communication de tous éléments factuels et juridiques aux autorités compétentes, reportages photos de chaque événement effectués par un grand réalisateur (huissier), ... toutes les techniques de surveillance rapprochée sont mises en oeuvre. Pour diffuser les reportages en avant-première, l'association est en liaison permanente avec l'ensemble de la presse. L'inspecteur Mumbly a été préféré à l'inspecteur Harry pour sa grande maîtrise de la guerre psychologique et parce que, l'association, ce sont les gentils.

Que la force soit avec vous !

Inspiré d'une histoire vraie. Aucun des événements relatés ici n'est le seul produit de l'imagination des auteurs. Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels est purement volontaire.

Toujours désireux de s'occuper de l'animation du quartier, le chantier Villa Dauphine a organisé l'apéritif avant la reprise des travaux : musique d'ambiance et ... tuiles. Mais celles-ci n'étaient pas au paprika !

"Nous sommes le 1er mars...

... les travaux viennent de reprendre pour refaire la toiture juste à côté de chez moi... et les dégâts reprennent de plus belle !", nous raconte un visiteur du blog. "Chute de plusieurs tuiles sur ma terrasse dès ce matin !  J'ai trois jeunes enfants mais fort heureusement, aucun ne jouait à l'extérieur à ce moment-là..." Soucieux de préserver les bons rapports de voisinage, des ouvriers sont dépêchés pour nettoyer les dégâts avant tout constat. En effet, devant la mauvaise volonté évidente des riverains désireux de garantir leur sécurité, il faut agir vite... Notre riverain demande des explications au maître d'oeuvre, Loger Habitat, qui préfère jouer l'apaisement et ne pas répondre...

Aïe !  Hi !  Aïe !  Ho !  On reprend le boulot !

Même si tout est fait pour entretenir le suspense, nous pouvons imaginer, sans révéler la fin au visiteur, que le film d'action est sur le point de reprendre. La qualité, soyez-en sûrs, sera au rendez-vous : Villa Dauphine accorde une très grande importance au détail. Villa Dauphine attendra-t-elle le rapport d'expertise ?  Réparera-t-elle la brèche creusée dans le mur d'un des riverains ?  Quelles seront les moments forts de cette saison 2 : d'autres murs s'écrouleront-ils ?  Des enfants seront-ils touchés ? 

En attendant la saison 2, nous reviendrons en images sur les temps forts de la saison 1 et suivrons avec vous, avant le lancement, le making of...

A l'approche du Carnaval, les riverains du chantier Villa Dauphine lancent les festivités : une banderole vantant les mérites du projet Villa Dauphine sera inaugurée ce mercredi 16 février à 18h30 au 38 rue de Jemmapes.

Association Jemmapes-Princesse : le goût de l'action

Si le slogan des citoyens du Vieux Lille serait plutôt "le goût de l'action", les riverains n'ont négligé aucun détail : des centaines de tracts distribués, une pétition réunissant bon nombre de signatures, l'envoi de courriers aux autorités compétentes, de fréquentes réunions de l'Association Jemmapes-Princesse, votre blog préféré, ... Il ne manquait plus qu'une enseigne !

C'est maintenant chose faite avec la banderole apposée sur l'un des immeubles "touchés" par la qualité du projet. L'attention apportée par le promoteur à la sécurité du chantier, à l'animation de la rue par la chute de matériaux sur le trottoir la semaine dernière, à l'intimité de l'ascenseur dans lequel il est désormais possible de rencontrer ses voisins sans être interrompu par l'ouverture des portes, à la beauté du paysage, à l'aération du hall d'entrée grâce à une brèche dans le pignon,... ont poussé les riverains à participer à la promotion de ce beau projet.

De l'inattendu pour tous

D'autres promoteurs ont commencé, eux aussi, à réintroduire de l'imprévu de manière à ne pas léser les autres habitants du Vieux Lille : rue du Metz, rue de Maracci, ... Personne n'est oublié. Chacun, dans le quartier, aura ainsi son petit coin de béton. Il se dit ici et là que ces riverains pourraient également participer à l'inauguration de la banderole de la rue de Jemmapes. D'autres encore, qui vont être enfin débarassés de la pelouse de l'IAE, sont aussi conviés.

Pour réserver vos places aux prochains événements, il vous suffit d'envoyer un mail de sympathie à l'Association Jemmapes Princesse : assojemmapesprincesse@orange.fr.

A mercredi !

1er épisode : 2 voitures endommagées. Rien n'a été négligé : les câbles électriques arrachés et pendant sur la chaussée, l'intervention périlleuse des pompiers, le blocage de la rue par la police, la constatation des dégâts par huissier, ... même les services municipaux et la presse étaient là !  La société Villa Dauphine, le goût du détail !

Nous avons tous fait nos premiers pas dans la construction en bâtissant nos premiers châteaux de sable. Des murs dont nous consolidions les bases, des tours de guet, des souterrains, ... Rien ne manquait. C'était les souterrains qui demandaient le plus de précision : il fallait retirer son bras sans trop bouger. Un petit mouvement de trop, on remuait le sable et tout s'écroulait. Le souterrain, à présent affreux trou béant dans l'harmonie de notre magnifique château engloutissait tout : les drapeaux, les tours, une partie des murs...

Du sable au béton

A défaut de plages de sable, la ville de Lille a décidé d'offrir un bel endroit aux promoteurs pour édifier des châteaux en béton : le Vieux Lille. Qu'il s'agisse de la rue de Jemmapes, de la rue Princesse, du site des anciens abattoirs, de la rue du Metz, ... Il est désormais possible de jouer au béton partout !  Des espaces verts, des riverains sympas, des commerces, des brasseries conviviales apportent cette touche qui rend ce quartier si agréable. Alors on y va : des pièces de maçonnerie tombent dans la rue mais n'abîment que des voitures, on ouvre une brèche dans un immeuble habité, des chutes de gravas bloquent un couple dans l'ascenseur pendant plusieurs heures, ... Comme à la plage lorsque les trous que nous creusions risquaient de provoquer des accidents, les parents se fâchent : la Mairie va jusqu'à menacer de faire arrêter le chantier. Mais contrairement à nos parents qui nous obligeaient à reboucher nos trous, elle laisse le chantier se poursuivre. Les responsables de chantiers qui, semble-t-il n'ont pas bâti beaucoup de châteaux de sable, enlèvent les terres qui soutiennent une cave sur laquelle ils vont même stocker leurs matériaux. Et ce ne sont pas des petits drapeaux mais un homme que le trou béant engloutit cette fois-ci !  Mais que l'on se rassure, la Mairie dit suivre ce chantier de très près.

Dandy et Vel sont sur un bateau...

Si les parents sont responsables des dégâts causés par les bêtises de leur adorable bambin, il n'en va pas de même d'une mairie. Selon les déclarations d'un adjoint au maire, la mairie suit le chantier de très près. Si c'est le cas, la mairie était parfaitement au courant des dangers inhérents à ce chantier et a sciemment exposé les ouvriers et les riverains à des accidents plus que prévisibles. Il revient alors à la mairie, comme aux parents des enfants dont les trous tordent les chevilles sur la plage, d'assumer ses responsabilités. Il est possible aussi qu'en réalité, la mairie ne suive pas du tout ce chantier. Ce même adjoint au maire a affirmé, sans s'être rendu dans l'immeuble du 38 rue de Jemmapes qu'il n'y avait aucun dégât chez les riverains. Un huissier, qui lui était sur place, a constaté ces dégâts. Bouh, le menteur !

Les murs de plusieurs habitations jouxtant le chantier menacent de s'écrouler : on a enlevé la terre les soutenant du côté du chantier Villa Dauphine. Rappelez-vous ce qui arrivait sur la plage dans ce cas-là. Sauf qu'ici, ce sont des enfants qui jouent dans les jardins !  Attention chers responsables du chantier : si vous continuez, vous vous retrouverez chez les gendarmes !